La raison malheureuse pour laquelle le Réseau BDD risque fort de ne jamais bénéficier du télétravail 

 

Depuis la période de la pandémie de COVID, au cours de laquelle la continuité de l’activité commerciale a été assurée dans des conditions difficiles, les représentants UNSA CEGEE n’ont eu de cesse de demander à la Direction la mise en place d’un accord de télétravail. Malgré le manque de moyens, d’expérience et d’outils adaptés, le Réseau a su maintenir, tant bien que mal, son activité, ce qui avait suscité la satisfaction de la Direction à l’époque. C’était donc faisable, et les ventes ont continué !

À l’instar d’autres réseaux bancaires et d’autres Caisses d’épargne, la CEGEE aurait alors été bien inspirée de réfléchir dès 2022 à un accord sur le télétravail … Mais que nenni .

La position de la présidence a été très claire sur le sujet : « N’y pensez même pas, le télétravail en Caisse d’épargne Grand Est Europe n’est ni envisageable, ni réalisable », et d’invoquer pléthore de motifs liés aux effectifs, à l’organisation territoriale, au maillage du Réseau et à la taille moyenne des agences.

Face à ce refus catégorique, vos représentants du personnel de l’Unsa – Caisse d’Épargne (ex Syndicat Unifié – Unsa) n’ont pas renoncé et ont poursuivi leurs efforts avec détermination !

Grâce à leur persévérance, les organisations syndicales ont obtenu de la direction le lancement d’un test sur le télétravail, impliquant certaines D.R et différentes tailles d’agence. Les résultats de cette expérimentation ont été positifs à tous les niveaux ; même la Direction a reconnu que tous les voyants étaient au vert ! ainsi de la satisfaction Client, de la satisfaction des salariés et de la performance commerciale.

Ces éléments ont démontré que le télétravail dans le réseau de la CEGEE était possible, tant pour les grandes que moyennes et même petites agences.

 

Un espoir rapidement déçu : la négociation sous conditions

 

Suite à ces retours favorables, la Direction ne pouvait plus ignorer la question du télétravail dans le réseau et camper sur une position fermée sur ce sujet ; elle a donc accepté d’entamer des discussions officielles. Enfin !!

Cependant, dès la première réunion de négociation, vos représentants, qui pensaient s’engager dans un cadre constructif, ont vite déchanté en constatant que la Direction abordait la négociation avec une grande prudence, voire une stratégie peu loyale.

Les négociateurs côté Direction ont immédiatement posé comme condition que les organisations syndicales acceptent un deal de type « donnant-donnant ». Selon eux, le télétravail ne pouvait être concédé qu’en échange d’une renégociation de l’accord sur le temps de travail, estimant que le télétravail était incompatible avec le nombre d’ETP en activité, et qu’il faudrait donc que les salariés du réseau soient plus présents sur leur lieu de travail, et moins chez eux.

Concrètement, la direction souhaitait conditionner tout accord sur le télétravail à une réduction du temps de travail hebdomadaire pour certains salariés, ce qui avait pour conséquence mathématique une diminution du nombre de jours de RTT – 6 en l’occurrence, et de fait, 6 jours de plus à travailler pour ces salariés !!

Ce raisonnement, jugé discutable pour justifier la négociation d’un accord de télétravail, a surtout été vécu comme une pression inacceptable par les représentants du personnel qui ont eu le sentiment d’être placés devant un ultimatum.

 

Un compromis refusé par les représentants du personnel

 

Face à cette situation, l’ensemble des représentants du personnel des quatre organisations syndicales a estimé que ce type d’échange n’était pas acceptable. La représentation salariale a refusé d’entrer dans un compromis qui risquait d’aboutir non pas à un accord équilibré, mais à une logique « donnant-perdant ».

La direction ne proposait d’ailleurs qu’un accord très limité, ne prévoyant qu’un seul jour de télétravail par mois, excluant d’emblée une partie des salariés, notamment ceux des petites agences, et interdisant le télétravail pendant les vacances scolaires. En outre, aucune garantie n’était donnée quant à la pérennité de cet accord, la direction se réservant la possibilité d’y mettre fin à tout moment, notamment en cas de changement de dirigeant. Le futur – ou la future, président(e) pourrait bien être réfractaire, encore plus que son prédécesseur, sur le sujet du télétravail dans le Réseau, et y mettre fin unilatéralement.

 

Les conditions d’un dialogue constructif

 

En définitive, si la Direction souhaite réellement initier une négociation loyale sur le télétravail, sans chercher à piéger les salariés, les représentant de ces derniers seront prêts à l’accompagner dans cette démarche pour stopper la réduction des effectifs, freiner les départs vers la concurrence et, pourquoi pas, redonner du souffle au réseau commercial par le biais de l’embauche.

 

 

 

François MARTINEZ
Élu CSE & Coordinateur CSSCT
Délégué syndical
Unsa Caisse d’Épargne