L’UNSA Groupe BPCE interpelle Nicolas NAMIAS
A l’occasion du Comité de Groupe qui s’est déroulé le 10 juillet en présence de Nicolas NAMIAS, président du directoire BPCE, Franck DELAGRANDE s’est exprimé au nom des 3 Unsa Groupe BPCE : Unsa Caisse d’épargne, Unsa Banques populaires, Unsa BPCE. Nous vous invitons à prendre connaissance du contenu de la déclaration portée par l’UNSA. Il y est notamment fait état de :
- les résultats solides du Groupe,
- notre modèle de distribution de proximité reste porteur
- la limitation du partage de la valeur ajoutée
- le plan stratégique Vision 2030
- le projet de rapprochement avec Generali
- l’acquisition de Banco Novo,
- la dépendance du Groupe aux marchés pour financer notre développement,
- la transformation numérique et l’IA,
- les espoirs de l’IA pour la qualité de vie au travail.
Franck DELAGRANDE
Représentant syndical UNSA
au Comité de Groupe BPCE
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
L’UNSA souhaite d’abord saluer les résultats solides du groupe, en progression sur l’ensemble des métiers, et en particulier dans le pôle Banque de Proximité et Assurances. Ces performances attestent une fois encore de l’engagement remarquable des salariés, dont nous tenons ici à rappeler la contribution essentielle.
La prépondérance des revenus issus de la banque de détail montre que notre modèle de distribution de proximité reste porteur, même s’il devra continuer à évoluer face aux nouveaux acteurs digitaux. L’amélioration des coefficients d’exploitation, notamment portée par les banques de détail, est un signal encourageant.
Pour autant, nous regrettons que ces bons résultats n’aient pas été mieux partagés. La dernière NAO aurait pu – aurait dû – se traduire par une revalorisation salariale plus significative. Dans une banque mutualiste, reconnaître le travail c’est aussi le valoriser concrètement.
Sur le plan stratégique Vision 2030, nous saluons les avancées sur plusieurs partenariats industriels. Nous savons que certains sont encore “au milieu du gué”, mais nous espérons qu’ils aboutiront dans les meilleures conditions, pour le groupe et pour les salariés.
S’agissant du projet de rapprochement dans la gestion d’actifs avec Generali, nous restons prudents. Une gouvernance bicéphale est toujours complexe à faire vivre dans la durée.
Concernant l’acquisition de Banco Novo au Portugal, si le positionnement peut paraître pertinent, nous avons plusieurs interrogations. La rentabilité actuelle repose en grande partie sur la hausse des taux et une réduction forte des coûts. Elle pourrait donc ne pas être pérenne. La valorisation nous semble élevée, et les impacts sur nos ratios prudentiels ainsi que le mode de financement soulèvent des questions légitimes. Quelles garanties avons-nous sur la solidité de cette opération à long terme ?
Nous partageons l’ambition du groupe en matière de conquête client. Mais cette dynamique, surtout en matière de crédit, suppose des ressources importantes. Or notre dépendance aux marchés pour financer notre développement – avec un coefficient emploi-ressources élevé – pose la question de la soutenabilité de cette stratégie, notamment sur le logement.
Enfin, sur la transformation numérique et l’IA, nous accueillons positivement les premiers chantiers engagés, notamment ceux qui visent à faciliter le quotidien de nos commerciaux. Mais d’autres leviers – comme le traitement industriel des contacts clients à distance – mériteraient d’être rapidement développés. L’enjeu est clair : recentrer les équipes sur leur cœur de métier, le conseil et la vente.
C’est pourquoi nous appelons de nos vœux une contribution plus étroite entre les IRP et les directions pour prioriser les projets IA au service de l’efficacité, de la performance… du bien-être et de la qualité de vie au travail et des conditions de son exercice par les salariés.
Cette analyse affiche certes des points de satisfaction, mais elle met aussi l’accent sur certaines craintes et attentes, et surtout n’hésite pas à tacler la tête du Groupe à propos de l’augmentation des salaires famélique accordée aux salariés dans le cadre des NAO, alors même que les résultats sont bien supérieurs aux prévisions.
Regret d’autant plus amer que les dirigeants des Caisses se sont vus octroyer un niveau de rémunération supplémentaire lié à l’évolution des fonds propres, le PILT (Plan d’Investissement Loing Terme), qui accorde aux membres de directoires jusqu’à 10% de leur rémunération, jusqu’à 20% pour les présidents.
Alors que l’Unsa Caisse d’épargne avait revendiqué il y a 1 an la mise en place, pour les salariés, d’un dispositif miroir au PILT, nous nous devons de mettre en évidence l’écho favorable accordé à cette demande par les dirigeants de CEAPC et CECAZ, 2 caisses d’ailleurs où l’UNSA-CE est majoritaire !
Si Nicolas NAMIAS a plutôt apprécié l’intervention de l’UNSA, il a aussi acquiescé sur le sujet de la nécessité d’un meilleur partage de la valeur. Il s’est également montré ouvert à notre proposition de travailler de manière plus étroite sur les sujets de transformation dont l’IA.
A noter enfin que si CGT et SUD ont lu des déclarations très critiques, guère appréciées par NAMIAS, les délégations CFDT et CGC s’en sont exonérées…
Article signé
JeanDavid CAMUS
Secrétaire national
Unsa Caisse d’épargne
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