Une abstention du SU-UNSA qui ne doit pas masquer la réalité

Les élus du CSE étaient consultés ce 18 juillet afin de remettre un avis intermédiaire sur le volet emploi du bilan de la politique sociale de la Caisse d’Epargne Ile-de-France.

  • Effectifs : turnover record
    L’emploi semble peu évoluer en CEIDF avec un niveau de CDI stable. Mais en réalité, ces résultats cachent un niveau élevé d’entrées et de sorties. Les RH, malgré leurs efforts, peinent à recruter ou à conserver nos forces vives. Le turnover et le niveau de démission sont très élevés. Et si cette tendance est propre au secteur bancaire, elle reste particulièrement marquée en CEIDF.
  • Embauches : c’est compliqué
    Pour compenser cette tendance, l’entreprise tente d’embaucher différemment, avec de nouveaux profils et de mieux les accompagner. Cela sera-t-il suffisant ? La réorganisation des RH initiée dès 2022 portera-t-elle ses fruits ? Il est peut-être trop tôt pour le dire…
  • Démissions : pourquoi autant ?
    De même, nous pouvons nous poser la question de savoir ce qui conduit autant de collègues à nous quitter : attractivité de l’emploi, rémunération, QVCT dans le réseau avec ses sous-effectifs, pression commerciale, accès au télétravail, projet de carrière lisible, ou sens apporté à leur activité au quotidien ?
  • Promotions : bien mais… 
    Le mécanisme et la dynamique des promotions évoluent de manière satisfaisante même si, pour les élus SU-UNSA; il conviendrait d’ajouter plus d’étapes intermédiaires dans les évolutions de carrières de nos collègues, afin qu’ils progressent constamment mais ne plafonnent jamais, tout en se sentant valorisés à chaque étape de leur parcours professionnel.
  • Rémunération : évolution positive mais…
    Concernant la rémunération, elle évolue positivement mais nous pouvons nous inquiéter de la faible différence existante entre le salaire d’un nouvel entrant et celui d’un salarié déjà en place depuis parfois de nombreuses années, situation qui peut créer chez certains un sentiment d’iniquité légitime .
  • Part variable : réforme demandée
    Le mode de calcul de notre part variable est particulièrement complexe, ce qui peut sembler démotivant pour de nombreux salariés de la CEIDF. De même, le système de classements qui l’impacte pourrait bien, au lieu de favoriser la performance, la relativiser via les critères collectifs.

    • Les élus SU-UNSA sont d’avis de réformer cette part variable, en en incluant, pourquoi pas, une partie dans la rémunération fixe comme c’est déjà le cas dans plusieurs établissements concurrents et dans certainesCaisses d’épargne. Plus simplement, rendons cette part variable attractive ou incluons la dans la rémunération fixe. Les établissements qui ont opté pour cette stratégie ont, contre toute attente, vu la productivité de leurs salariés augmenter.
  • Absentéisme : préoccupant
    L’absentéisme est particulièrement préoccupant dans l’entreprise, avec des niveaux supérieurs à ceux d’avant Covid. De cet absentéisme découlent les sous-effectifs et une hausse de la charge de travail pour les présents, d’où l’importance de le surveiller et d’agir en conséquence. La courte maladie reste le motif principal d’absentéisme en CEIDF ; nous pouvons là encore nous interroger sur les raisons de la prévalence de ce type d’arrêt, les conditions de travail y jouent-elle un rôle ?

Ce bilan de la politique sociale devrait nous conduire à rendre un avis défavorable. Toutefois nous avons décidé, pour deux raisons, de nuancer notre propos :

  • La réorganisation des RH initiée en 2022 semble porter ses fruits sur certains points. Il est peut-être encore trop tôt pour donner un avis sur les conséquences positives ou négatives de cette jeune réorganisation
  • Nous venons de changer de mandataire social, aussi il nous apparaît comme injuste de remettre un avis négatif à Mme Sottel nouvelle mandataire, alors que cette dernière n’a pas participé à l’administration de la politique sociale en 2022. Nous ne manquerons pas cependant de remettre un avis éclairé et objectif sur les actions mises en place en 2023 par Mme Sottel en tant que membre du directoire, directrice du pôle ressource et présidente du CSE.

En conséquence, les élus SU-UNSA ont choisi, concernant le bilan de la politique sociale en CEIDF en 2022, de s’abstenir.