LE SIÈGE FANTÔME DE DIJON VALMY

 

Le COS de la CEBFC validait en juillet 2017 le projet de construction d’un nouveau siège annoncé comme le premier bâtiment en bois de cette taille en Europe, sans armature métallique, avec une « double peau en verre ». Livraison prévue : mai 2020… Aujourd’hui ce siège est toujours inoccupé !

L’initiative du projet revient au président du directoire d’alors, Jean-Pierre Deramecourt. Loin de pouvoir rivaliser avec la voisine CERA et sa Tour Incity à Lyon, le projet ressemble aujourd’hui à celui d’un mégalomane.

SEC OU AVEC DES GLAÇONS ?
Certes, la crise du Covid a pu ralentir les travaux, mais elle ne justifie en rien les reports successifs annoncés pour l’emménagement : 31 mai 2020… 31 décembre 2021… 31 mars 2022… 30 septembre 2022… et, désormais, 1er septembre 2023 !
La réalité de ces reports tiendrait au fait qu’il s’agit d’un bâtiment complexe, avec des défis technologiques mal maitrisés au stade des études comme de la réalisation, au recours à du boiscanadien plutôt qu’à celui des proches forêts du Jura et du Morvan trop onéreux notamment dans sa mise en œuvre, au type de bâtiment standard passif avec des objectifs de consommation limitée, avec un refroidissement par un immense glaçon fabriqué la nuit qui fond en journée pour éviter d’installer une climatisation…

LES EXPERTS, ON LES APPELLE APRÈS !
Une expertise a été lancée suite à de potentiels problèmes de conformité et ses conclusions annoncées pour fin 2022. Outre de probables « corrections » qui en découleront, délai auquel il faudra ajouter les 6 mois nécessaires pour installer l’informatique.
Quoi qu’il en soit, les mois et maintenant les années de retard s’additionnent et les surcoûts s’accumulent. D’une opération validée pour 35 M€, le coût actuel dépasse les 50 M€ ! Dernier surcoût en date, celui du stockage du nouveau mobilier. Livré, il ne peut être installé ni même entreposé en sous-sol où l’on constate des remontées d’eau.

CHERCHE PASSAGERS DÉSESPÉRÉMENT !
Ce nouveau siège doit regrouper les 2 bâtiments administratifs de Dijon et celui de Besançon. Cela attendra encore quelques mois… sachant que maintenant des questions se posent quant à la configuration même des espaces de travail, dont beaucoup ont été pensés en open-space… plus vraiment au goût du jour suite à la crise sanitaire et aux recommandations qui en découlent, même si l’accord de télétravail limitera le brassage.

Enfin, le Trait d’Union, dans son N° 129, avait relevé l’originalité et la pertinence de doter l’entreprise d’un « bus connecté » permettant aux collègues de Besançon dont l’activité devait être transférée à Dijon de pouvoir travailler durant leur trajet avec la moitié du temps reconnu en temps de travail. Le bus aurait dû être livré… mais son inutilité actuelle pousserait les dirigeants à chercher à le louer à une autre entreprise histoire de le rentabiliser un minimum !

Le futur siège de la CEBFC serait-il mort-né ?