La ministre du travail, Élisabeth BORNE, déclarait à l’annonce des mesures liées au nouveau confinement : « Le télétravail n’est pas une option, cette obligation sera inscrite dans la nouvelle version du protocole national en entreprise » ! Et de préciser « dans les entreprises, les travailleurs dont les activités peuvent être réalisées à distance doivent télétravailler » avant de poursuivre « le télétravail doit être mis en place cinq jours sur cinq quand cela est possible ». 

A l’évidence cette directive gouvernementale n’est pas montée aux oreilles de tous les dirigeants des Caisses d’épargne. Si les fonctions support ont été largement placées en télétravail, ce ne fut pas le cas partout, certaines restrictions par rapport au confinement de printemps étant même constatées. 

Et côté réseau commercial, c’est généralement le présentiel qui est pratiqué, soit avec grille-porte fermée et réception uniquement sur rendez-vous, soit avec grille-porte ouverte et filtrage de la clientèle, soit avec entrée totalement libre. Ici aussi on relève un repli du télétravail, les spécialistes comme les Gestionnaire de clientèle PRO ou les Chargés d’Affaires Gestion Privée, qui ont pourtant rendu un niveau de production élevé au printemps en télétravail, se voient dans plusieurs Caisses obligés d’être à leur poste de travail en agence. Mieux, on arrive à faire se déplacer et se regrouper certains salariés sur un même site, avec parfois des trajets conséquents, pour ne faire que du télétravail au bureau ! Heureusement, certaines entreprises n’ont pas hésité à mettre du télétravail partiel en agence.

Une certitude, les Caisses d’épargne ne jouent pas forcément le jeu du Télétravail, prétextant que l’activité est plus importante que lors du précédent confinement et que le travail commercial doit se faire en agence… alors même que l’on prétend vouloir développer les rendez-vous à distance ! Que dire enfin des directions qui osent se retrancher derrière le fait que, dès lors que les banques sont qualifiées d’activité essentielle elles ne seraient donc pas concernées par les obligations liées au télétravail. La ficelle est un peu grosse !

Preuve que l’esprit de certains dirigeants n’était pas vraiment tranquille, un vent de panique a soufflé dans certains sièges vendredi après-midi avec l’obligation faite aux salariés restés en présentiel de ne pas venir ce lundi, même s’ils ne disposaient pas d’un PC portable, en leur affirmant qu’on leur en trouverait un d’ici là ! Il est vrai que l’annonce par le Ministère comme quoi les inspections du travail procèderaient, dès ce lundi, à des vérifications dans les grandes entreprises, explique ce revirement soudain de la part de plusieurs directions.