Dans une marche en avant quelque peu aventureuse, Natixis développe depuis plusieurs années une stratégie qui génère, à la fois une forte exposition au risque et une importante consommation de fonds propres.
Confronté à la crise sanitaire qui a fait office de révélateur et d’accélérateur, Nicolas NAMIAS qui a remplacé François RIAHI depuis le mois de juillet a sifflé la fin de la récréation le vendredi 6 novembre.

Le groupe ne conservera pas un tel niveau d’exposition, notamment s’agissant des produits dérivés. Par ailleurs, une partie très significative de l’activité de Banque de Grande Clientèle (BGC) est orientée vers deux secteurs : les énergies fossiles y compris l’industrie du gaz de schiste !!! et l’aéronautique. Le retournement de tendance a déstabilisé le marché des matières premières, jusqu’à provoquer des fraudes dont Natixis a été victime. L’aéronautique est engagée dans une phase de baisse d’activité qui durera plusieurs années et qui entraînera une transformation profonde de cette industrie.

Last but no least, la filiale H2O, qui faisait pâlir de jalousie ses concurrents en affichant une rentabilité insolente, s’est déréglée depuis le printemps 2019 suite à des révélations du Financial Times (FT) quant à l’illiquidité de certains fonds. Depuis plus d’un an (la crise sanitaire n’a rien arrangé) ces problèmes n’ont pu être traités de manière satisfaisante. Comme prévu, Nicolas NAMIAS a également annoncé le désengagement progressif de Natixis de H2O.

Il n’avait guère de choix, au troisième trimestre (T3) Natixis a vu son résultat net chuter de 91% par rapport au T3 2019, de 415 Millions€ à 39 Millions et se rapprocher dangereusement de 0.