“Une projection annuelle en forte baisse au regard des résultats historiques du Groupe BPCE”

Les résultats du premier trimestre (T1) du Groupe BPCE mettent d’abord en évidence l’engagement de l’ensemble des collaborateurs, dans la continuité de l’année 2020. Bien que la crise sanitaire ne soit pas terminée, le T1-2021 enregistre les prémices d’une reprise qui s’annonce soutenue, notamment pour la France qui a subi le plus important recul du PNB en Europe.
De fait, le groupe a quasiment retrouvé son niveau de PNB du T1-2019 à 6117 Millions d’€. Pour autant, le coût du risque continue de peser lourdement sur le niveau de résultat à 548 Millions d’€ qui affiche cependant une progression de 202% par rapport au T1-2020 (181 Millions d’€.

La Banque Commerciale de Proximité assure la rentabilité du Groupe
Le T1-2020 avait déjà été impacté par le début de la pandémie mais aussi et surtout par les déboires de Natixis dont les risques structurels du modèle de développement avaient été d’ores et déjà mis en évidence. La crise sanitaire, qui a permis de diluer ces risques dans les énormes provisions pour coût du risque générées par la situation économique, n’a fait que précipiter des décisions inéluctables. Globalement et comme à l’accoutumée, la Banque Commerciale de Proximité (essentiellement les réseaux BP et CE) assure la continuité en matière de rentabilité, avec un coût du risque qui double peu ou prou mais qui reste maîtrisé au regard des encours et d’une crise totalement inédite.

Produire plus avec moins de moyens et de reconnaissance
Il reste à mesurer les conséquences concrètes de ces décisions sur le résultat 2021 et sur celles et ceux qui créent la richesse au quotidien. Factuellement, depuis 20 ans les décisions stratégiques ont coûté très cher à la CNCE puis à BPCE, même si l’action de François PEROL a, dans un premier temps, permis d’éviter le pire. Pour pallier ces errements, les frais généraux, plus particulièrement les frais de personnel, ont constitué comme souvent la première variable d’ajustement. En d’autres termes, il s’est agi pour une immense majorité des 110 000 collaborateurs du Groupe, de produire plus avec trop souvent moins de moyens et moins de reconnaissance.

Remettre les clients et les collaborateurs au cœur de la stratégie
L’enjeu du Plan Stratégique Groupe (PSG), qui sera présenté en juin, devrait consister avant tout à définir un modèle de croissance durable qui remette réellement, et au-delà des effets d’annonce, les clients et les collaborateurs au cœur de la stratégie. L’accélération combinée du changement de modèle économique et de l’innovation est propice à la fois à l’optimisation de la relation commerciale existante et au développement des relais de croissance. Encore faudrait-il que cessent les prises de risques inconsidérées, que les métiers historiques de la banque soient revalorisés et que des investissements conséquents soient fléchés vers les métiers qui garantissent le meilleur rapport « risque/rentabilité ». La Banque du XXIème siècle sera à l’écoute de ses parties prenantes, essentiellement clients et collaborateurs ; elle s’appuiera sur une gestion optimisée des données, sur une digitalisation progressive et offrira une expertise de plus en plus fine et de plus en plus personnalisée.

La verticalité autocratique n’est pas de bon augure
La projection annuelle du résultat T1-2021, même en forte progression par rapport au T1-2020, est en forte baisse au regard des résultats historiques du Groupe. Cela implique que des choix clairs, ambitieux et partagés par le plus grand nombre soient effectués. La verticalité autocratique, très éloignée de l’esprit coopératif, qui prévaut plus encore depuis l’arrivée aux commandes de Laurent MIGNON, n’est pas de bon augure.

Philippe BERGAMO
Secrétaire général Syndicat Unifié-Unsa