« Lyxor est un bel actif, il n’y a pas de raison que Natixis ne le regarde pas ». Ainsi s’exprimait Laurent MIGNON Président de BPCE, dans le Figaro du 28 novembre. Ce faisant, il affichait qu’après avoir fait sauter le fusible François RIAHI au cœur de l’été et l’avoir remplacé par Nicolas NAMIAS (ENA promotion Léopold SENGHOR comme Marguerite BERARD-ANDRIEUX et un certain Emmanuel MACRON), il demeure le vrai patron de Natixis.

Au plan de l’architecture de l’organisation et de la complémentarité avec la plateforme créée entre Ostrum (filiale de Natixis) et celle de la Banque Postale, l’opération pourrait avoir du sens.

Elle pourrait aussi positionner Natixis Investment Managers (NIM) en rival sérieux d’AMUNDI, filiale du Crédit Agricole (CA) et leader européen de la gestion d’actifs. AMUNDI qui était, il n’y a pas si longtemps et avant que la Société Générale (SG) ne doive se renflouer quelque peu, une société de gestion commune au CA et à la SG et qui reste, à ce jour et de loin, le partenaire principal de Lyxor.

Elle pourrait enfin dynamiser l’activité des boutiques de gestion de Natixis et participer à redorer un blason terni par quelques errements et autres prises de risque qui se voulaient audacieuses et se révélèrent excessives.

Il y a pourtant une bonne raison pour que Natixis renonce à cette acquisition. Le résultat 2020 de la filiale de BPCE sera au mieux à la ligne de flottaison. Ce sont les maisons mères Caisses d’Epargne (CE) et Banque Populaires (BP) qui devraient une nouvelle fois mettre la main au portefeuille pour payer le prix annoncé qui approche les 600 millions d’€. Même si la rébellion n’est pas vraiment l’apanage des gouvernances régionales (Conseils d’Orientation et de Surveillance et Directoires), il se pourrait, qu’au moins certaines d’entre elles, deviennent un peu plus regardantes sur l’utilisation des fonds qu’elles remontent vers leur filiale BPCE et plus encore sur l’éventualité d’un retour sur investissement.