Dans une logique d’optimisation, l’externalisation des activités éloignées du cœur de métier est une méthode appliquée depuis longtemps dans tous les secteurs, y compris dans l’industrie bancaire. Le test qui devrait être initié prochainement à la Caisse d’Epargne Bretagne Pays de Loire (CEBPL) vise, à l’inverse, à externaliser le métier le plus au cœur de la banque de détail : le Gestionnaire de Clientèle. Officiellement pour maintenir notre présence dans les zones rurales, ce véritable changement de paradigme constituerait en réalité une « ubérisation » des métiers de la banque, à laquelle le Syndicat-Unifié-Unsa s’est clairement et fermement opposé (voir NN-01 du 12 février 2020). Ce CIL, sans lien de subordination mais lié par un contrat d’exclusivité avec la CEBPL, assurerait la relation humaine et commerciale ; il serait rémunéré à la commission mais ne pourrait pas pour des motifs réglementaires et de conformité, avoir accès à l’ensemble des outils. La gestion bancaire serait assurée à posteriori par la Banque à Distance, dans une configuration pour le moins surprenante, tant au plan pratique qu’au plan déontologique.

Quand les bornes sont dépassées il n’y a plus de limite.

Laurent MIGNON, au cours d’un Comité Stratégique (émanation du Comité de Groupe) dédié, a juré ses grands dieux que ce test localisé serait encadré et n’avait pas vocation à être reproduit.