Dans notre avis sur la situation économique et financière 2021 nous avions souligné les résultats historiques de la CEPAC grâce au personnel qui s’était encore largement mobilisé pour réaliser une collecte de près de 1,8 Milliard d’€ et une production de crédits de 6,3 Milliards d’€ en hausse de + 11,6 % dans un contexte concurrentiel particulièrement difficile, conduisant à un résultat net après impôt et provision sur encours sains, de 200 millions soit près de 65.000 € par salarié que nous avions jugé exceptionnel …..et nous n’avions pas tout vu avec 2022.
2022 avec la guerre en Ukraine, l’inflation galopante, la brutale remontée des taux et l’encadrement de la distribution des crédits ne se présentait pas sous les meilleurs hospices et la direction de la CEPAC dépeignait un exercice 2022 catastrophique.
À l’arrivée, la photo est toute autre. La collecte a été encore importante malgré les retraits de quelques clients, plaçant la CEPAC dans le trio de tête des Caisses d’Epargne en termes d’évolution de l’épargne de bilan et du coût moyen. La distribution des crédits a battu tous ses records avec 6,6 milliards d’Euros de crédit nouveaux, l’équipement des clients se poursuit, plaçant la CEPAC parmi les deux premières en termes de croissance, et les profits n’ont jamais atteints un tel sommet depuis l’existence de notre Caisse.
Le PNB progresse de nouveau (+2,5 % après + 8 % en 2021) malgré un apport du PNB non récurrent nettement moins élevé qu’en 2021 (11,4 millions d’Euros contre 58,9 millions d’Euros en 2021) et des dotations aux provisions pour risques de fraudes ou d’amende pour un total de 20,6 Millions d’Euros soit 2,6 points de croissance du PNB. Malgré ces éléments la CEPAC se situe au deuxième rang en termes de croissance de PNB, la moyenne des Caisses étant de + 0,2 % avec 10 Caisses (sur 15 Caisses) enregistrant une stagnation ou une diminution.
Une nouvelle fois les élus constatent l’excellente performance opérationnelle, économique et financière et la bonne résistance de la CEPAC. Performances qui ne peuvent être réalisées sans la mobilisation de tous salariés.
En termes de profits, la CEPAC ne quitte pas le podium avec un ratio de frais généraux/PNB de 58,4 % un des plus bas du Réseau (la moyenne des Caisses étant de 62,4 % soit un différentiel de 4 points valant 32 millions d’Euros en masse). Le résultat net ressort a 208 millions d’Euros après 72 millions d’euros d’impôts sur les bénéfices et 41 Millions de provisions sur encours sains, soit une capacité bénéficiaire de 322 Millions d’euros avant impôts et provisions.
Au vu de ces seuls éléments, nous aurions pu rendre un avis positif en saluant de nouveau les efforts et performances réalisés par le personnel.
Mais ce serait oublier que ce résultat a été réalisé avec une pression accrue sur les conditions de travail et la rémunération du personnel
Bien sûr le directoire nous objectera les primes Macron (comme dans toutes les Caisses et presque toutes les entreprises en France), le niveau de l’intéressement et de la participation (obtenu après une négociation difficile et du fait de résultats historiques), et nous, nous regarderons la NAO 2022 et l’augmentation générale qui n’a représenté pour la Caisse qu’un coût de 1 M€ compensé par les économies réalisées sur les départs et embauches nouvelles (dites effet Noria).
1 million d’euros pour le personnel à comparer à un résultat avant impôt et provision sur encours sains de 322 millions sans compter les provisions pour risques citées précédemment soit plus de 100 000 euros par salarié. Doubler l’augmentation générale n’aurait eu un effet, charges sociales comprises, que de 0,4 % du résultat avant impôt, et n’aurait pas eu plus d’effet que le risque futur d’amende de 2 millions d’euros.
La Caisse a connu un mouvement de grève, situation exceptionnelle à la CEPAC, et les résultats de la Caisse montrent s’il en était besoin, que le refus du Directoire de prendre en compte les revendications légitimes du personnel était purement politique et non économique, les chiffres cités précédemment de profits permettaient à la CEPAC d’aller plus loin dans le partage de la valeur créée.
Pourra-t-on encore longtemps constater des superprofits faramineux et expliquer aux salariés qu’il n’y a pas les moyens ?
Ces derniers points seront plus amplement abordés et développés lors de l’analyse de la politique sociale de l’entreprise et conditions de travail (turn over, absentéisme…), mais les résultats présentés sont également la conséquence d’une politique salariale insuffisante par rapport à l’inflation mettant l’ensemble du personnel en difficulté.
Compte tenu de ces éléments, les élus du syndicat unifié UNSA, sont contraints de rendre un avis négatif par rapport aux réponses non apportées lors de la manifestation des préoccupations et inquiétudes du personnel en janvier 2023.